Gilles Sportiello

Responsable des études au sein de la direction commerciale, Gilles Sportiello interroge les données pour répondre aux interrogations des éditeurs et des marchands de presse. Son but : offrir une vision précise du marché et des leviers pour améliorer la diffusion des titres.

« Le tableau précis des terrains de la distribution »

« Mon rôle est de trouver dans toutes les données que nous traitons les meilleurs indicateurs pour comprendre les mouvements d’un marché ou d’une tendance et donner une analyse claire et des moyens d’agir à ceux qui en ont besoin », explique Gilles Sportiello. Ainsi un éditeur peut se demander si l’évolution de son titre est en phase avec celle du marché ou du réseau, chercher la cause particulière d’une décroissance ou d’une évolution positive pour l’isoler ou s’interroger sur la pertinence de ses prix pour les adapter. Les dépositaires et les diffuseurs, eux, veulent connaitre des meilleures performances de ventes et se comparer. 

Aux données qualitatives qui dressent un tableau précis des terrains de la distribution (les types de magasin, leurs profils, implantation et clientèle, ou les familles de presse, les unes, et les profils d’acheteurs) s’ajoutent les mesures quantitatives (prix, volumes des ventes, taux d’invendus, ruptures,   ventes scannées,   flux par jour, achats corrélés, pénétration…) et le suivi des évolutions de consommation. « Par exemple, détaille Gilles Sportiello, pendant la crise sanitaire, les ventes scannées nous ont permis de donner à nos clients une vision immédiate des baisses de ventes ou des pénuries de quantités et ruptures. De manière générale apporter de la réactivité et une capacité d’adaptation et d’anticipation est essentiel sur une activité comme la nôtre et ce pour tous les acteurs. »

Une nouvelle puissance de calcul

Accompagné de Frédéric Hohner, spécialiste des data, Gilles compare son métier à un dialogue. Il faut savoir écouter les demandes et ce que disent les chiffres pour trouver comment faire mieux ou autrement.  « Il ne sert à rien de noyer tout le monde dans l’information, dit-il. Il vaut mieux savoir laquelle on peut donner et exploiter pour gagner en efficacité et réactivité. » Pour cela il s’appuie sur les nouvelles technologies. « Il y a un an nous n’avions pas la puissance de calcul nécessaire pour agréger à la volée, en fonction de nos questionnements du moment, des tickets par type de titres ou de réseau » Aujourd’hui, le datamining, et surtout  le cloud computing (démultiplication des calculs sur autant de serveurs que nécessaire) ainsi que sa mise en œuvre sur des outils simples comme Business Objects (BO) permettent de relier les informations de toutes les sources (logistiques, financières, statistiques, open data..)  pour en  faire des reportings lisibles,  mettant l’essentiel en relief ou en cartes. On peut ainsi détecter, au plus près, les évènements notables, et donc de trouver des  leviers d’optimisation .

L’arbre  et sa capacité à transformer le minéral

Gilles, qui a fait une école de commerce et de la production de films avant d’intégrer la distribution de la presse il y a plus de vingt ans, trouve dans son activité de quoi étancher sa soif de connaissances : « J’apprends en permanence, dit-il. Chacun de mes interlocuteurs échange très volontiers sur ce qu’il connait, remarque ou questionne. Internet est une ressource inépuisable pour trouver des solutions à toutes les difficultés logicielles ou méthodologiques. Et l’époque nous abreuve d’autres façons de faire ou d’apprendre des chiffres (la Covid en est un bon exemple).

 J’ai toujours besoin d’apprendre, et d’échanger. L’image-totem de mon fonctionnement, c’est l’arbre. Il se nourrit de tout ce qui l’environne, creusant le sol, et cherchant la lumière. Cela le fait grandir et lui permet de redistribuer autour de lui tout ce qu’il a transformé, ou ramené à la lumière ».